Témoignages d'athlètes: les plus beaux souvenirs des coureurs lors d'une course officielle.

Durant plusieurs semaines, CovoitRunning a interrogé des coureurs ayant participé à une course qui les a particulièrement marqué. Entre témoignages poignants, émouvants voire même libérateurs, retour sur des souvenirs marquants.

 

Aurore, finisher de la SaintéLyon.

"La SaintéLyon (édition 2018). Les gens n'y croyaient pas. J'ai essuyé beaucoup de critiques. Personne ne croyait en moi. Pendant la course il a plu, j'en ai c***. J'ai commencé la course avec une de mes collèges et au 60 ème km je me suis retrouvée seule. Je me suis dis: "comment vais-je faire ? Les faire solo, ça va être chaud". Et puis le fait de voir mon père, m’a donné le force. Il m'attendait au ravitaillement du 60 ème km. Pas facile d'attendre un coureur avec le nombre qui passe et sans savoir quand la personne arrive, ne pas pouvoir lui téléphoner. J'ai trouvé ça chou qu'il soit là. Se dire qu'il y a quelqu'un que tu connais et qui t'attend, ça fait plaisir. L'euphorie de la course aussi, j'ai adoré."

Cyril, 45 ans, finisher du Marathon de Deauville.

"Mon plus beau souvenir est la 1ère édition du Marathon de Deauville (17 Novembre 2019). Nous sommes partis à plusieurs, car le même jour il y avait aussi le semi-marathon. C’était mon 4ème marathon. Matinée fraîche, mais ça pouvait aller. J’y suis allé avec Mike et Manu. J’étais dans le SAS 3h15. Départ en fanfare. Objectif pas vraiment atteint disons que j’ai pris la prépa à la légère. C’est celui qui m’a fait prendre conscience qu’il ne fallait prendre aucune course à la légère et que le mental était ton meilleur ami ou ennemi pendant une course. J’ai douté du 26 ème au 36 ème km. J’ai voulu abandonné. J’ai continué et je l’ai fait en 3h31. Ce n’était pas mon objectif. Mais j’ai tenu bon. Et puis l’engouement du public qui t’applaudit, qui te dit de continuer, les coureurs qui t’aident, qui te demandent si ça va. Et quand tu vois au loin ta copine et qui te dit qu’est ce qui t’arrive, et tu lui réponds que tu as des crampes et que tu veux arrêter. Elle te rebooste. Elle te dit que tu ne dois pas baisser les bras. J’ai donc continué. Tu te dis ça ne va pas mais tu reprends des forces. Tu t’arrêtes aux ravitaillements. Tu bois beaucoup et tu repars plus hargneux."

Valentin, 25 ans, finisher du Marathon de Metz.

"C’est difficile de répondre. Mais mon plus beau souvenir c'est mon arrivée lors de mon 1er marathon (Marathon de Metz-Mirabelle en 2019) : il y avait ma famille, mes amis, et Dany. C’était émouvant. J'en ai bavé, j'ai eu des crampes. C’était dur mais ça en valait la peine. C’était vraiment cool à faire. J'ai toujours entendu dire que courir un marathon changeait un homme. Maintenant je le confirme: ça change vraiment pas mal de choses. Pendant 42km on se découvre. On apprend des choses sur soi-même. On se rend compte qu'on a bien plus de mental que ce qu'on imagine."

Brian, 28 ans, finisher du Run In Reims.

"Run in Reims 2018. Très bien, malgré un entraînement peu satisfaisant ! Et mal à l’aise parce que j’ai lâché mon binôme avec qui je devais courir toute la course (il ne courait pas vite lol). J’ai battu mon record du 10km. J’ai couru en 43 minutes."

 

Yannick, 38 ans, finisher de l'Ecotrail de Paris.

"Le plus beau de mes souvenirs c’est l’Ecotrail de Paris en mars 2018. L’objectif était simplement de le terminer dans les temps pour pouvoir monter au premier étage de la Tour Eiffel de nuit. Des sensations complètement folles. Excitation du départ, frustration avec les conditions de courses (pluie, neige et froid), envie d’abandon avec les douleurs après plus de 12h de courses. Mais surtout la magie lorsque que tu commences à approcher ce monument magnifique et que par magie tes douleurs disparaissent. Le coeur qui cogne plus fort à chaque marche et cette joie lorsque que tu passes cette ligne dont tu as rêvé durant 9 mois et après 12H35 de folie, montagnes russes des émotions et moment magique. "

Ludo, 43 ans, 30 ème aux Foulées Sainghinoises.

"Nous sommes en 2017. J’ai 41 ans. Une année riche en événements sportifs. Malgré la concrétisation d’un marathon un mois auparavant, c’est ce 10km qui restera très certainement l’une de mes plus belles courses. Les foulées Sainghinoises, un parcours comprenant deux secteurs pavés: les fameux pavés du Nord bien connus des cyclistes du Paris-Roubaix. Il fait très grand beau. Ciel bleu. Ma crainte est peut être d’avoir trop chaud pendant la course. Mais je me suis préparé et surtout je cours sur mes terres, dans le village dans lequel j’ai grandi. Au passage au 5ème km, j’arrive exactement sur le chrono que j’avais prévu. Etant donné que je connais bien le parcours, au passage du 7ème km, j’affronte une autre difficulté: « un faux plat » avec une montée progressive jusqu’au dernier secteur pavé. Les sensations sont exceptionnelles. Je croise des connaissances sur le côté de la route qui hurlent mon prénom. Je termine ma course en donnant le maximum notamment sur la dernière ligne droite. Le tout en 41 min. Je termine parmi les 30 meilleurs coureurs sur 350. Et d’un point de vue affectif, je suis le premier résident de la commune au classement. Il y a10 ans auparavant, je réalisais c e parcours avec 20 kgs en plus et 20 min de plus: une belle revanche !"

Steven, 23 ans, finisher du Run In Reims.

"Le moment où j’ai franchi la ligne du Semi-marathon de Reims 2019 . J’avais jamais couru plus de 14km et c’était à l’âge de 18 ans. 21km était une distance totalement inconnue. Je me suis très peu préparé pour cette course. Néanmoins, j'avais pour objectif de le courir en moins de 2h. Je l’ai couru au final en 1h53. Les conditions climatiques étaient très compliquées: de la pluie tout au long du parcours."

Ricardo, 30 ans, finisher du Marathon de Mexico.

"Salut, je m'appelle Ricardo (en bleu), j'ai 30 ans et je suis mexicain. Pour vous raconter mon plus beau souvenir lors d'une course, je dois vous avouer qu'il y a quelques années j'étais un mec de 123 kg qui ne faisait pas de sport. Bref, un mec en surpoids et une faible estime de soi à cause du manque d'ouverture pour une personne gay au Mexique. À ce moment-là, j'ai 26 ans et j'ai commencé à étudier le français. Je m'étais mis dans la tête la possibilité de faire mon premier marathon: le Marathon de Mexico parce que j'avais réussi à maigrir. Donc, lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée, ça reste mon plus beau souvenir d'une course. Ce moment résume la joie d'accomplir tous mes objectifs : il s'agissait de la première fois que le nouveau et maigre Ricardo faisait un marathon pris par la main de son amour (le prof de français est un grand coureur aussi) à la vue du tout le monde. Et surtout il était motivé puisqu'à la fin, à la ligne d'arrivée, toute sa famille l'attendait. Son père, sa mère, ainsi que sa sœur. Ça sera pour longtemps le plus beau souvenir d'une course: l’union du sport, de l’amour, de la famille et de l'ouverture. "

Laetitia, 35 ans, finisher du Marathon de Frankfurt.

"Mon plus beau souvenir est le Marathon de Frankfurt , le 27 octobre 2019. Mon1er était celui de Metz. Un échec total avec des blessures. Je l’ai vraiment mal vécu. Donc celui de Frankfurt était un peu comme une revanche. Le but premier était de faire la prépa sans se blesser. Etre plus à l’écoute de mon corps chose que je n’avais pas fait l’année d’avant. Mais bon en même temps je ne me connaissais pas, mais vraiment pas ! J’ai poussé mon corps au delà de mes limites (phrase de mon doc ) (LOL). Mais il n’avais pas tord. Donc là je voulais y aller et vivre cette aventure du début jusqu'à la fin. Chose réussie ! J’ai adoré ce marathon ! Je n’ai pas souffert malgré la distance. Au 30 ème km, une petite hypo chose inconnue mais que j’ai visiblement bien géré. Au 35 ème km, je commençais à sentir la fatigue. Mais j’étais bien. Je voulais arriver en bon état pour mes enfants. Ils étaient là ce jour là, à m’attendre. Donc j’ai un peu ralenti pour me préserver et montrer une maman heureuse et forte (sourires). Ensuite, au 39 ème km, mon meilleur ami est venu me chercher. Le voir était pour moi déjà une victoire. Je savais que je n’étais plus très loin. Puis, pour la petite blague, il me dit: " J’ai été mangé Macdo." Moi: "Ah oui et tu ne m’as pas ramené de frites ??? ". Ceci était ma récompense tant attendu après le marathon (LOL). Déçue, il y a pensé mais pas ramener. Ensuite, viens le 41 ème km, mon intérieur est en fête. Il me dit: « tu y es presque tu es bien ! Va chercher ta médaille ! » Et au 42 ème km, mon fils de 9 ans, Dorian m’attendait. J’ai fini avec lui main dans la main jusqu’à la ligne d’arrivée. J’avais des étoiles pleins les yeux. Mais le petit bout de 9 ans en avait aussi et était fier de sa maman. Voici ma plus belle course. "

Jérémie, 34 ans, finisher du Semi-Marathon de Saint-Malo.

"Mon plus beau souvenir est probablement mon tout premier semi-marathon : Saint-Malo à Cancale . C'était en septembre 2017. Et c'est ce qui m'a mis le pied à l'étrier à la course à pied. J'étais un coureur plus qu'occasionnel à l'époque. Je me suis mis comme défi de courir un semi sans objectif de temps. Le but était de le faire. Il a fait un temps apocalyptique ce jour-là (interdiction de dire qu'il fait toujours moche en Bretagne LOL). J'ai franchi la ligne d'arrivée avec le sourire. Même si j'en voulais plus, j'étais tellement fier qu'on me remette cette médaille ! Je crois que c'est ce moment précis qui m'a fait comprendre que je pouvais le faire et qu'avec l'entraînement adéquat, je pouvais courir un semi. Ça a été la porte ouverte à une grande fierté de moi-même. De plus ça m'a permis de reprendre confiance en moi. "

Dany, 27 ans, finisher du Marathon d'Amsterdam.

"En 2018, j'ai participé à mon premier marathon à Amsterdam. L'arrivée dans le stade mythique était géniale. Je ne savais pas trop quoi penser. Pour le moment ça reste mon plus beau souvenir. "

 

Simon, 31 ans, vainqueur du Trail des Vendanges.

"Mon plus beau souvenir c’est lors du Trail des Vendanges à Vacquiers (31), un petit village à 20 min de Toulouse. Fin septembre 2019. Sur une distance de 10.5 km 150 de D+, une centaine de participants. Bref un petit trail de campagne… C’est mon meilleur souvenir car ma première victoire. Niveau sport, la course parfaite. L’impression de voler ! Une accélération au 9ème km en montée où je distance mes futurs dauphins. Mais surtout, c’est la 1ère course que mon fils de1 an et demi à assister. Ma compagne et lui étaient sur la ligne d’arrivée. "

 

Stéphanie, 29 ans, finisher du Trail des Tranchées.

"Mon plus beau souvenir est sans aucun doute le Trail des tranchées (parcours de 15km). Il s’est déroulé au mois de mars 2019. C’est un super souvenir. C’était la première fois que je suivais une prépa. 9 semaines intenses. Je courrais en moyenne 4 fois par semaine plus des séances de musculation à côté. J’étais inscrite depuis le mois d’octobre 2018. J’avais tellement hâte d’y être mais à la fois j’appréhendais beaucoup. La veille de la course j’étais un peu tendue. Un mélange d’excitation et d’angoisse. Mais le jour J, comment dire… J’étais tellement contente. Il faisait beau, il y avait du monde, super ambiance, honnêtement rien à dire. J’ai sous-estimé cette course. J’en ai c***(MDR). Il y avait des montées de dingues ! Je me souviens que j’ai voulu abandonné tellement j’étais dans le mal. Durant la course, je me suis tordue la cheville plus d'une fois à cause des branches dans le sol. Mais au final ça a été. Je l’ai fini en 2h15. J’étais fière de moi. A la fois euphorique et épuisée. Le graal est la fameuse médaille. (LOL)". Cette course m'a fait comprendre une chose: quand on a un objectif en tête, il ne faut rien lâcher et aller jusqu'au bout ! Ça en vaut la peine (sourires)."

Jérôme, 46 ans, finisher du Marathon de Marseille.

" Marathon de Marseille , le 20.03.2016, le jour exact de mes 42 ans… 42 km ! Temps visé moins de 4h... Réalisé en 3h45. Départ des Goudes, arrivée au vieux port. Une playlist avec les musiques de mes amis dans mes oreilles, le kiff total ! "

Théo, finisher du Marathon des Sables.

"Mon plus beau souvenir de courses est sans doute mon premier Marathon des Sables en avril 2017. C’est une course en autosuffisance d’environ 250 km sur 5 étapes et 6 jours. J’ai fait cette course avec mon père qui l’avait déjà faite quelques fois. Il m’a emmené avec lui. On a fait toute la course ensemble jusqu’au dernier checkpoint de la dernière étape. On s'était dit qu’on se ferait la « guerre » si on était en forme tous les 2. (c était les derniers 8km donc on était sur de bien finir) . Durant cette course, j’ai battu mon record de distance sur 1 semaine (250 km). Mon record de distance sur un jour (85km). Le tout dans le désert avec parfois 50 degrés, un sac qui pesait plus de 10kg et avec mon père en plus. C'était extra. De plus, on a fait un joli classement puisqu’on fini 67 ème (moi) et 70 ème (mon père) sur plus de 1000 participants. Nous l'avons refait 2 ans plus tard (2019) mais chacun pour soi et dans le but de faire le mieux possible. Du coup la saveur était différente malgré les bons moment sur le bivouac. Les performances ont été bien meilleures avec une 22 ème place pour moi et 58 ème pour mon père. Voilà mon meilleur souvenir. "

Kevin, 28 ans, finisher des 40 bosses.

" Premier souvenir de course pour une première course!

Je me suis inscrit aux 40 bosses en 2019 sous l’impulsion de ma compagne, qui m’a fait découvrir la course à pied. Les 40 bosses, ce sont 43,3 kilomètres de courses en forêt boueuse, avec 1521 mètres de dénivelé positif. Ce fut ma première course, un mois et demi après avoir commencé la course à pied, sans entrainement spécifique ! Un départ pour l’aventure, une grosse envie, et un esprit de défi. Je suis entré dans la course sans attentes particulières, avec gourmandise et curiosité. J’ai adoré le dépassement de soi demandé par cette épreuve, la découverte de l’ambiance entre coureurs, la jovialité des bénévoles aux ravitaillements, tout l’univers de la course. Nous ne courions pas pour un temps, mais avec le simple objectif de finir la course, et je l’ai fini ! Pour une première course, c’était pas mal ! Nous avons couru à deux, en couple, en nous soutenant, en souffrant ensemble. Nous sommes arrivés parmi les derniers. Je n’ai pas vu les 800 derniers mètres (voile noir) ! J'ai terminé avec la couverture de survie après l’arrivée, mais je suis allé au bout de moi-même et j'ai fini l’épreuve ! En fin de compte, malgré les courbatures, la souffrance, l’arrivée au bord du malaise, je ne retiens que le plaisir d’avoir réussi à terminer. Et surtout, d’avoir partagé ça avec la femme que j’aime, d’avoir profité des paysages et de l’ambiance. Cette course à marquer le début de ma passion pour la course, et nous y avons trouvé un socle commun, qui nous pousse à entreprendre d’autres aventures à deux ! "

Quel est ton plus beau souvenir lors d'une course officielle ? Cette question anodine a été posé à une dizaine d'anonymes qui ont accepté de témoigner à visage découvert, en toute sincérité. Malgré la simplicité de la question, nous avons constaté que cette exercice simple au premier abord s'est avéré compliquer. Difficile de choisir une seule course et de raconter les conditions de celle-ci. De remettre en ordre tous ces souvenirs et de se rappeler de certains moments. Mais surtout d'exprimer ses émotions et ce qu'on a ressenti pendant cette compétition. Et vous, si on vous posait la question, quelle course choisiriez vous de raconter ?

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